La commission de sélection

Nous sommes un festival artisanal. Je n’ai rien contre les spécialistes du cinéma et les critiques professionnels. Ils décident peut-être de la marche à suivre dans les grands festivals.

Nous sommes des chauffeurs de taxi féminins et masculins. Ce n’est pas une formule toute faite, car nous avons un rapport hommes-femmes plus équilibré que certains parlements fédéraux et que de nombreux partis. De plus, les femmes et les hommes ont autant leur mot à dire chez nous, quel que soit leur nombre. Comment cela fonctionne-t-il ? C’est très simple, nous suivons le principe du « comité central ». Chacune et chacun fait et décide de manière aussi autonome que le comité central. Si l’un des comités centraux décide que quelque chose ne peut pas se faire, cela ne se fera pas. Au Taxifilmfest, peu importe que tu sois un homme, une femme ou un chiot. Ta voix compte.

Hier, c’était la commission de sélection. Elle était composée uniquement de chauffeurs de taxi. Voilà pourquoi le Taxifilmfest est différent. Là où les festivals de films intellectuels ne travaillent aujourd’hui qu’en anglais, chez nous, il faut toujours parler allemand. Beaucoup de chauffeurs de taxi parlent anglais, mais certains ne parlent que l’allemand et l’arabe, l’allemand et le turc ou une autre combinaison avec l’allemand.

C’est pourquoi chaque projection sera accompagnée d’une introduction en allemand. Nous nous procurerons autant de sous-titres allemands que possible et les traduirons peut-être nous-mêmes. Ce n’est pas parce qu’un ou une collègue ne comprend pas bien l’anglais qu’il ou elle doit être exclu(e).

Les films doivent parler à travers leur langage visuel. Nous ne voulons pas de Talking Heads ni d’œuvres qui font penser à de la peinture sur un mur que l’on regarde sécher.

Il reste encore 14 jours avant le début du festival. Il reste beaucoup à faire.