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Uber pille les caisses sociales pour ruiner les taxis.

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En fait, c’est très simple. Prenez les plus pauvres parmi les pauvres qui ont un permis de conduire, promettez-leur deux ou trois mille euros de revenu mensuel en espèces et ne leur versez qu’un salaire horaire de quatre à six euros.

D’où vient l’argent ?

Le Jobcenter (agence pour l’emploi) paie la majeure partie. Les entreprises partenaires d’Uber établissent des fiches de paie d’un montant ridiculement bas et demandent à leurs chauffeurs de récupérer « le reste » sous forme d’aide sociale auprès du Jobcenter. À une exception près, c’est ainsi que fonctionnent tous les partenaires d’Uber. Les entreprises n’ont pas d’autre choix, car elles feraient faillite dès l’instant où elles verseraient pour la première fois à leurs chauffeurs le salaire minimum intégral.

Le dumping salarial permet de pratiquer des prix cassés

Les salaires illégalement bas permettent aux partenaires d’Uber de proposer des prix inférieurs à ceux fixés par l’État pour les taxis. Au final, même les passagers n’en profitent pas, car Uber augmente fortement les tarifs en cas de forte demande.

Le plan

Uber et les entreprises similaires suivent la même stratégie dans le monde entier. Tout d’abord, les offres publiques sont attaquées et détruites politiquement et par des prix cassés. Ensuite, le groupe se présente comme le sauveur face à des services publics défaillants ou inexistants. Par la suite, les prix des services autrefois peu coûteux et fournis par les pouvoirs publics sont augmentés autant que le marché le permet. Mamie ne trouve plus de taxi pour l’emmener chez le médecin, car le trajet n’est pas rentable pour les partenaires d’Uber.

Suivre l’argent

Les personnes qui utilisent Uber et Bolt paient le prix fort à l’entreprise. Celle-ci décide de la répartition du « butin » entre les parties concernées. Des sources dignes de confiance nous ont rapporté qu’Uber empoche environ 25 % de commission. Ensuite, le repreneur général d’Uber reçoit 5 % supplémentaires et les 70 % restants vont à l’entreprise contractuelle qui effectue le trajet pour le compte d’Uber. Il faut ensuite déduire 19 % de TVA et partager le reste avec le chauffeur. Sur 100 euros de chiffre d’affaires, le chauffeur touche au mieux 29 euros de salaire brut. Compte tenu des exigences économiques, de la situation du trafic et de la vitesse maximale autorisée dans les villes, il est impossible d’atteindre le salaire minimum avec cette répartition des revenus.

La plupart des chauffeurs vivent de l’aide de l’État, dont le montant est gonflé autant que possible par des fiches de paie fictives très basses. L’aide versée par le pôle emploi est en fait une subvention salariale frauduleuse qui reste dans les poches du groupe.

Le scandale ne réside pas ici dans le comportement des chauffeurs Uber, qui sont littéralement pauvres, mais dans l’inaction des autorités de surveillance face à un système parfaitement conçu pour diluer les responsabilités. Les nombreux petits acteurs sont en principe contrôlables, mais pas dans la pratique des autorités, tandis que les organisateurs du pillage comptabilisent les bénéfices illégalement acquis, à l’abri des poursuites judiciaires à distance d’un océan.

La défense des règles démocratiquement décidées

Comment mettre fin à ces pratiques afin de garantir les services publics et des salaires décents ? C’est également simple, mais jusqu’à présent, les autorités responsables et une grande partie des politiques rechignent à faire le nécessaire. Les salaires de toutes les entreprises de location de voitures doivent être comparés chaque mois aux heures de travail et tout salaire inférieur au salaire minimum doit être immédiatement sanctionné par la suspension de la concession de la voiture. Les données nécessaires à cette procédure sont disponibles et les autorités n’ont qu’à les demander. Le processus peut être automatisé à tel point qu’il n’y a pas un centime de plus à dépenser au final.

État des lieux

Au cours de l’année dernière, de nombreuses mesures ont été prises pour vérifier que les voitures de location sous concession à Berlin répondent aux critères formels. Le paiement correct des salaires n’a jamais été un sujet de discussion. Le résultat est que des milliers de voitures de location enrégistrées dans d’autres villes fournies par Uber et Bolt circulent illégalement à Berlin. Une initiative parlementaire visant à faire contrôler les salaires par les autorités de surveillance a été enterrée dans les commissions de la Chambre des députés de Berlin.

Nous défendons la culture du taxi

Aujourd’hui, le festival du film de taxi a pour but de présenter et de défendre la culture du taxi afin que la véritable valeur du travail de nos collègues soit connue.

Nous demandons la défense des taxis sous licence, car ils sont plus qu’un moyen de transport. Les taxis sont une partie menacée de la culture urbaine à Berlin et dans le monde entier.

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